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Le chalutage de fond, une "méthode dévastatrice de la pêche industrielle"

Le chalutage de fond, une "méthode dévastatrice de la pêche industrielle"

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Les 150 000 signataires d'une pétition et une coalition d'ONG demandent à l'Union européenne d'interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées d'Europe. Cette méthode de pêche est en effet très destructrice pour les espèces et les écosystèmes marins.
iStock.com/ pixinoo

Une coalition d’ONG (Oceana, Seas at Risk, Our Fish, Environmental Justice Foundation…) demande l’interdiction du chalutage des fonds marins. Cette méthode de pêche “consiste à racler le plancher océanique avec de lourds engins, en capturant les espèces sans distinction ou presque, le tout à grand renfort de carburant”, signale Le Monde. Au niveau mondial, cette technique concerne 26% des prises. 

Fin décembre, ces ONG ont remis à Virginijus Sinkevicius, le commissaire européen chargé de ce secteur, un livre pop-up géant sur les destructions causées par cette le chalutage de fond, ainsi qu’une pétition signée par plus de 150 000 européens. Celle-ci décrit aussi cette méthode comme ravageuse : “Chaque jour, des filets de pêche hauts comme un immeuble de trois étages et larges comme un terrain de football ratissent les fonds marins. En quelques secondes, ces filets ravagent tout sur leur passage, massacrant dauphins, phoques, coraux, hippocampes et des centaines d'autres espèces marines”.

Chaque jour, des filets de pêche hauts comme un immeuble de trois étages et larges comme un terrain de football ratissent les fonds marins.

Les signataires demandent l’interdiction immédiate du chalutage de fond dans les aires marines protégées, des zones censées protéger les espèces et les habitats marins fragiles. Plus de 2,5 millions d’heures de chalutage y ont pourtant été recensées en 2020, selon Oceana. Le contexte de cette revendication ? L’Union européenne prépare justement pour le printemps un “plan d’action pour l’océan” pour mieux préserver ces écosystèmes. 

Agir dans l'assiette

En tant que consommateurs et consommatrices, que faire ? L’ONG Bloom nous recommande avant tout de manger moins de poisson… Pour le choisir, l’association voit la méthode de pêche comme le principal critère : “Au lieu de vous conseiller une liste verte des espèces à consommer, nous préférons donc vous indiquer les engins de pêche à privilégier”. Son guide sur les méthodes de pêche recense ainsi des méthodes à fort impact (chalut de fond, donc, mais aussi senne danoise, drague…), à impact ambigu (filets calés, palangre dérivante…) et à faible impact (pêche à pied, casiers, lignes de traîne et à main). En effet, en plus de bien d'autres informations (méthode de production, zone de pêche...), la catégorie de l'engin de pêche doit en théorie être mentionné sur l'étiquette (ou le petit panneau chez les poissonnier) des produits de la pêche non transformés.

L'UFC-Choisir estime qu’un “poisson pêché durablement conjugue des stocks suffisants dans une zone géographique et à une période données, une méthode de pêche peu destructrice du milieu et permettant des prises ciblées sur les espèces recherchées, mais aussi des facteurs plus "humains" comme les conditions de travail des marins et le maintien d’une activité économique”. L’association de consommateurs nous donne des conseils comme diversifier le choix des espèces, éviter les poissons de grands fonds ou également bien sûr préférer les méthodes plus protectrices de la ressource.

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À propos de l'autrice
Lucie de la Héronnière
Responsable éditoriale
Lucie a travaillé pendant une dizaine d'années pour la presse et l'édition. Sa spécialité ? L'alimentation et ses enjeux. Pour Bien ou Bien, elle plonge désormais dans toutes les facettes de la consommation responsable.

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